Je me sens seule, même entourée : comprendre la solitude intérieure et ce que ton corps veut te dire

je me sens seule même entourée

Qu’est-ce que la “solitude intérieure même entourée”

Tu débats avec toi-même : “Pourquoi je me sens seule, même entourée ?”
Ce n’est pas contradiction : c’est un vide intérieur, profond, silencieux, qui n’a rien à voir avec le nombre de gens autour de toi.
C’est le sentiment d’être invisible, non rejointe, malgré les sourires, les paroles, les rendez-vous. Ce sont les silences trop longs dans la poitrine, le poids au cœur, la gorge qui serre quand tu voudrais dire quelque chose mais que rien ne sort.

Cette solitude n’est pas la simple absence d’amis. C’est un décalage entre l’extérieur — ce que montrent les apparences — et l’intérieur, ce que tu ressens réellement.
Quand tu lis un post, tu souris, mais à l’intérieur tu te demandes : “Qui, là-dessous, me comprend vraiment ?”

C’est ce sentiment qui, dans mon accompagnement, revient trop souvent. Et ce n’est pas une faute de ta part, c’est une mémoire, une blessure, une empreinte que ton corps porte.

Pourquoi ce sentiment trouve ses racines dans l’histoire

Le manque de regard et de reconnaissance dans l’enfance


Ton petit enfant intérieur a besoin de regard, d’attention, de reconnaissance.
Quand tu n’étais pas écoutée, quand on te disait “arrête de pleurer”, “ce n’est rien”, “ne dérange pas”, tu as appris à te taire.
Ce qui n’est pas nommé construit des vides. Et ton corps enregistre chaque moment où tu as été ignorée, occultée, ramenée au silence.

Chaque fois que tu as offert ton émotion — joie, colère, tristesse — et qu’on ne l’a pas reçue, ton corps a vécu un mensonge : tu as dû faire comme si rien ne se passait. L’adulte en toi a continué ce schéma : tu t’adaptes pour être aimée, pour ne pas être un fardeau, pour rester acceptée. Mais à quel prix ? Celui de ta propre présence, de tes ressentis.

Les masques et adaptations sociales


En grandissant, tu as appris à porter des masques : “la femme forte”, “la sage”, “la ressource”, “celle qui tient” — pour ne pas être perçue comme fragile. Tu as appris à ne pas déranger, à ne pas créer de conflit, à ne pas imposer. Et finalement, ce qui se passe ? Tu n’es plus qu’un rôle social dans les interactions — pas toi, dans ta vérité, dans qui tu es vraiment.

Quand tu échanges, tu donnes ce que l’autre attend : le sourire, l’écoute, l’encouragement. Et tu oublies de donner ton propre vide, ton propre cri, ta propre demande.

Tu reflètes, tu rassures, tu consoles — mais tu ne te dis pas. Et cette absence de toi-même finit par te creuser.

C’est ainsi que la solitude s’installe silencieusement. Tu deviens experte en relation aux autres, mais peu à l’écoute de la relation à toi-même.

Le corps n’oublie pas — la mémoire corporelle de la solitude

Où se manifeste cette mémoire dans le corps ?

“Le corps garde tout ce que la bouche n’a jamais pu dire.”

La solitude invisible s’inscrit souvent dans le corps avant de se traduire en mots. Voici quelques lieux fréquents :

  • La gorge : la boule silencieuse, les mots refoulés qu’on n’a jamais pu prononcer.

  • La poitrine / le cœur : un vide, une lourdeur, une incapacité à respirer sans que l’émotion ne serre.

  • Le ventre : le lieu instinctif du manque, du besoin de sécurité, de connexion.

  • Le dos / les épaules : le poids des absences, des responsabilités, des non-dits.

  • La tête / le mental : les pensées répétitives, l’auto-jugement, la culpabilité d’avoir ce vide.

Ton corps t’envoie des signaux — fatigue émotionnelle, tensions, maux, sensations sans cause —. Et si tu prenais ce qu’il dit au sérieux ? Si tu cessais d’ignorer ce vide comme une faiblesse et l’écoutais comme une parole ?

Le jumeau perdu et autres empreintes silencieuses

L’un des concepts les plus marquants que j’utilise avec mes clientes est celui de la souffrance du jumeau perdu.
Imaginons : dans l’utérus, un jumeau disparaît très tôt, parfois même avant que la conscience n’entre en jeu. Le jumeau survivant porte une empreinte de manque, d’absence silencieuse. Le mental ne comprend rien, mais le corps sait : il ressent une solitude inexplicable, un vide qu’aucune relation ne comble.

Ce n’est pas une croyance ésotérique, c’est une métaphore puissante pour nommer un vide ancien. Beaucoup de femmes vivent ça sans savoir comment l’appeler. Elles cherchent à “remplir” le vide, mais le vide persiste.

D’autres empreintes invisibles possibles :

  • un deuil prénatal non formulé dans la lignée.

  • un enfant désiré mais non né.

  • des pertes générationnelles (guerres, migrations, abandons) non verbalisées.

  • des histoires de mère à fille où la douleur a été tus.

Ces mémoires se manifestent sous forme de vides relationnels, de peurs de l’abandon, de distance affective — et elles trouvent naturellement leur chemin dans ton corps.

Les mémoires familiales et transgénérationnelles

 

Tu n’es pas née sur une feuille vierge. Tu portes, souvent sans le savoir, les peines, abandons, silences de ta lignée.
Un parent ou grand-parent a peut-être vécu un isolement, une rupture, un exil, une douleur jamais exprimée. Parce que dans ces épreuves, on ne parle pas, on survit.

Ces mémoires traversent les femmes comme un écho : “ne te dévoile pas, ne demande pas, ne dérange pas.”
Et tu finis par apprendre que ta vérité ne peut pas être exprimée, que tu ne peux pas prendre ta place, que tu es seule même dans une chambre pleine.

Comment rétablir le lien avec toi — pistes concrètes

L’écoute des sensations, plus que la tête

Tu peux entendre ce que ton corps porte. Tu peux ouvrir la porte de ce silence et te libérer. Voici plusieurs pistes que j’utilise en accompagnement — que tu peux déjà commencer à expérimenter seule.

Arrête-toi quelques instants dans ta journée. Ferme les yeux. Demande toi : “Qu’est-ce que je ressens quand j’ai ce vide ?”
Observe la zone où ça se manifeste : ton ventre, ta poitrine, ta gorge.
Ne cherche pas à analyser ni à expliquer. Juste écouter.
Tu peux poser ta main à l’endroit qui crie où tu ressens le plus, respirer là, laisser l’émotion circuler, la laisser exister.

Cette écoute est déjà une reconnaissance. Le simple fait de prêter attention change la relation que tu as avec ce vide.

L’exercice de la “lettre silencieuse” (ou “question au corps”)

Écris mentalement (ou sur papier si tu veux) une lettre à cette part de toi qui se sent seule.
Pose-lui des questions comme :

  • “Qui es-tu, cette solitude ?”

  • “Depuis quand tu es là ?”

  • “Que veux-tu que je sache de toi ?”
    Puis, laisse venir les images, les sensations.
    Tu n’as pas besoin de comprendre tout de suite. Laisse simplement le dialogue s’établir.

Optionnellement, tu peux faire cela allongée, les yeux fermés, les mains posées sur ta poitrine et ton ventre.
Laisse ce qui doit venir venir — un nom, une émotion, une image.

L’accompagnement par la mémoire du corps (visio ou présentiel)

Si tu sens qu’il y a plus à faire, que tu es prête, je te propose des séances de mémoires du corps (en visio pour les femmes loin, en présence pour celles autour de Tours).
Lors d’une séance, nous allons :

  • repérer les zones du corps qui portent le vide,

  • écouter les sens, les images, les sensations,

  • donner des mots ou une forme à ce qui n’en a pas,

  • accompagner la libération lente et respectueuse de la mémoire inscrite.

Tu ne fais pas ce chemin seule. Je t’accompagne pas à pas. 

Ce que ça change quand tu t’écoutes autrement

Quand tu commences à écouter ce vide, à l’accueillir sans le juger, tu changes ta relation à toi-même.
Tu cesses de chercher à l’extérieur ce que tu peux rétablir à l’intérieur.
Tu deviens ton propre allié.

Voici quelques effets possibles :

  • La solitude perd de son intensité, parce que tu la relis comme une mémoire, non comme une punition.

  • La relation aux autres se transforme. Tu choisis de tenir ta part, sans tout donner.

  • Les dépendances affectives s’apaisent, parce que tu apprends à te tenir.

  • Le corps se détend : les tensions, les crispations, les douleurs émotionnelles diminuent.

  • Une plus grande liberté intérieure : tu sais que tu n’as pas à “remplir le vide”, tu peux simplement l’habiter.

Tu redeviens chez toi — dans ton corps, dans ta vie.

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